

Auteur: Pierre-Yves Carlier
Tags(s): formation par simulation santé - mannequins haute-fidélité Guyane - CHU de Guyane - formation médicale - formation soignants Guyane - innovation médicale - simulation en santé - enseignement médical Guyane - formation infirmiers - formation sages-femmes - médecine d’urgence Guyane - pédagogie médicale - travail d’équipe santé - formation hospitalière Guyane.

Se former dans des conditions les plus proches de la réalité : telle est l’ambition de la formation par la simulation. Au sein du CHU de Guyane, mais également chez d’autres professionnels de santé, elle a pris son essor, ces dernières années. Dix formateurs des hôpitaux de Cayenne et de Saint-Laurent-du-Maroni viennent à leur tour de participer à une formation commune. Elle leur a permis de mieux se connaître, de renforcer leurs compétences mais également de travailler sur des scénarios communs. Ce travail aidera, à terme, à harmoniser les pratiques sur le territoire.
La formation par la simulation est utilisée depuis plus d’une vingtaine d’années. À l’époque, les patients étaient représentés par des mannequins posés sur des tables, dans des conditions parfois éloignées de la réalité. Depuis quatre ans, la simulation haute-fidélité rend cette méthode pédagogique très réaliste. Les mannequins sont bardés de capteurs qui permettent de simuler l’évolution de leur état de santé. Grâce aux outils numériques, le scénario est décrit très précisément et peut évoluer en cours d’exercice.
L’hôpital de Saint-Laurent-du-Maroni avait ainsi organisé deux simulations de transfert, au moment de son déménagement, en 2018. A Cayenne, le premier mannequin haute-fidélité est arrivé pendant la pandémie de Covid-19. Il a permis aux infirmiers venus en renfort de se former aux bases de la réanimation. Peu après, le pôle femme-enfant du Chog a ouvert sa salle haute-fidélité. L’an dernier, les quarante-cinq sages-femmes recrutées en cours d’année y ont été formées, ainsi que les aides-soignantes et les auxiliaires de puériculture de la salle de naissance.
La formation par la simulation est également proposée aux internes de pédiatrie, deux jours par semestre, ou encore aux étudiants du diplôme universitaire de médecine d’urgence. Des professionnels de santé libéraux en bénéficient aussi. C’est le cas des sages-femmes ou des professionnels du cabinet d’ophtalmologie Iris, à Cayenne, suite à l’ouverture de leur bloc opératoire. Objectif des exercices : savoir gérer une urgence dans l’attente de l’arrivée du Samu.
Si cette méthode pédagogique permet de travailler sa technique, elle se révèle encore plus utile pour le fonctionnement des équipes. Elle met en lumière tous les facteurs humains de la prise en charge. Elle aide les professionnels de santé à se réorganiser et à mieux communiquer entre eux. D’autres développement sont encore attendus. L’Université de Guyane est en train de construire son centre de simulation, tandis que le CHU réfléchit à créer sa propre plateforme de formation.